Dr. Myriam El Khatib

Informations sur la Coloscopie

La coloscopie est l’examen de référence pour diagnostiquer les maladies du côlon, ainsi que pour dépister et prévenir le cancer colorectal.
Elle permet de diminuer significativement le risque de cancer colorectal en détectant et en retirant les lésions précancéreuses visibles.

Coloscopie

  • Indications de la coloscopie

    La coloscopie est indiquée dans plusieurs situations :

    • Dépistage du cancer colorectal, notamment à partir de 50 ans ou en cas d’antécédents familiaux.
    • Troubles digestifs chroniques (douleurs abdominales, diarrhée ou constipation d’apparition récente). 
    • Chroniques ou nausées inexpliquées.
    • Présence de sang dans les selles.
    • Anémie inexpliquée. 
    • Surveillance de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.
    • Suivi post-polypectomie ou post-résection de tumeurs.
  • Gestes thérapeutiques possibles

    Au cours d’une coloscopie, des gestes peuvent être réalisés:

    • Polypectomie: retrait de polypes intestinaux.
    • Hémostase: traitement de saignements par clips, injection ou coagulation. 
    • Dilatation de sténoses.
  • Préparation pour la coloscopie

    Une préparation colique optimale est essentielle pour que la coloscopie puisse être réalisée dans de bonnes conditions. Le gastro-entérologue évalue la qualité de cette préparation à l’aide du Score de Boston, qui mesure la propreté du côlon. Un côlon bien nettoyé permet un examen précis et facilite les gestes thérapeutiques si nécessaire.

    Même en suivant correctement les instructions, il arrive que la préparation soit insuffisante. Dans ce cas, l’examen peut être interrompu, puis reprogrammé avec une préparation plus intensive ou remplacé par un autre examen, selon l’avis du gastro-entérologue.

    La préparation s’effectue en deux temps: la veille et le jour de l’examen, ou uniquement le jour même, selon les indications reçues. Il est crucial de respecter scrupuleusement les consignes données, notamment en ce qui concerne le régime sans résidus et la prise des laxatifs.

  • Déroulement de la coloscopie

    La coloscopie est généralement réalisée sous anesthésie générale dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire. Une consultation préalable avec un médecin anesthésiste est obligatoire au moins 48 heures avant l’examen. Elle permet de vous informer sur les modalités de l’anesthésie et de répondre à vos éventuelles questions.

    Il est impératif de respecter les consignes de jeûne avant l’examen : aucune alimentation solide dans les 6 heures précédant la coloscopie et aucune boisson dans les 2 à 3 heures avant l’intervention. Ce délai peut être prolongé si votre médecin le juge nécessaire, notamment en cas de vidange gastrique ralentie (comme cela peut être observé chez les patients diabétiques ou selon certaines préparations).

    L’examen consiste à introduire un coloscope, un tube souple, par voie anale. De l’air ou du CO₂ est insufflé pour déplisser les parois du côlon, ce qui peut provoquer une sensation de ballonnement, ainsi que le besoin d’évacuer des gaz après l’examen.

    Conformément aux normes en vigueur, le matériel utilisé est rigoureusement désinfecté entre chaque patient, et les accessoires sont à usage unique, afin de prévenir tout risque de transmission d’infection.

    Dans certains cas, une hospitalisation peut être nécessaire après l’examen, soit pour une surveillance médicale, soit en cas de complication.

  • Complication pendant ou après la coloscopie

    Tout acte médical ou examen, même réalisé dans des conditions optimales de compétence et de sécurité conformes aux recommandations scientifiques et réglementaires, comporte un risque de complications.

    La préparation colique peut entraîner des désagréments ou effets secondaires (douleurs, malaises), en particulier chez les personnes âgées ou fragiles. Il est donc recommandé qu’une tierce personne soit présente durant cette phase.

    La coloscopie est un examen courant dont les complications restent rares:

    • Brèche de la paroi colique (anciennement appelée « perforation »): Il s’agit d’une ouverture accidentelle de la paroi du côlon. Elle est exceptionnelle lors des coloscopies diagnostiques (environ 0,04 %) et reste rare lors de l’ablation de polypes (environ 0,08 %). Dans la majorité des cas, cette brèche peut être réparée immédiatement par voie endoscopique, sans suite particulière. Dans de très rares cas, une évolution défavorable peut nécessiter une intervention chirurgicale. À noter que certaines brèches peuvent survenir à distance de l’examen, quelques jours après, de manière retardée. 
    • Hémorragies: Elles peuvent survenir lors ou après l’ablation de polypes (dans 0,98 % des cas), avec une fréquence globale estimée à 0,26 %. Elles sont plus fréquentes chez les patients sous traitement anticoagulant ou antiagrégant. Ces saignements peuvent nécessiter une transfusion sanguine et sont généralement contrôlés par des techniques d’hémostase endoscopique (pose de clips, pinces coagulantes), soit pendant la coloscopie, soit à distance en cas d’hémorragie secondaire (dans les 5 à 10 jours suivants). 
    • Complications exceptionnelles: De rares cas d’hématome ou de rupture de la rate ont été rapportés. Ces situations exceptionnelles peuvent nécessiter une chirurgie avec ablation de la rate.
  • Suivi et surveillance après coloscopie

    L’ablation de polypes ne garantit pas l’absence d’apparition d’autres polypes au fil du temps. 

    Même si la coloscopie est complète, de petites lésions peuvent passer inaperçues, notamment en cas de préparation colique insuffisante. C’est pourquoi un suivi par coloscopies de surveillance peut être nécessaire.

    La fréquence et les modalités de ce suivi dépendent des caractéristiques des polypes retirés (analyse microscopique, taille, nombre), mais aussi de facteurs individuels tels que l’âge, l’état de santé général et le bénéfice attendu d’une surveillance à long terme.

    Le gastro-entérologue ayant réalisé l’examen précisera les recommandations de suivi adaptées à votre situation. Celles-ci seront mentionnées dans le compte rendu de la coloscopie et/ou transmises par courrier à votre médecin traitant et/ou à vous directement.